Le blues de la maîtresse* (18/01/2014)
*Non, ce n'est pas un billet sur Valérie T.
Quand j'étais petite, je ne rêvais pas d'être maîtresse d'école, non, moi je voulais être chirurgienne ...
La vie (et moi aussi un peu) en a décidé autrement.
Même si ce n'est pas une vocation, j'aime le métier que je fais, et j'essaye de le faire du mieux possible.
Je suis la championne de la remise en question et du "je recommence tout à zéro" chaque année parce que je pense toujours que je ne fais pas ce qu'il faut.
Avec les années, j'ai mis en place une façon de travailler qui me correspond et qui doit plaire aux gamins vu la manière dont ils secouent la porte pour entrer quand ce n'est pas tout à fait l'heure et qu'elle n'est pas encore ouverte.
Alors lundi, quand l'enseignant référent handicap m'a appelé parce qu'une maman avait laissé un message sur son répondeur disant que "la maitresse refuse de scolariser [son gamin] l'après midi parce qu'il est ingérable" (version originale : "sans avs, l'après midi, ça va être compliqué"), pensant qu'il était mon supérieur (c'est lui qui me l'a dit), j'ai bien failli envoyer chier l'Education Nationale, ma hiérarchie, les parents et les gamins.
Heureusement que l'enseignant en question me connait assez bien ... (parce que ça pouvait partir méchamment en vrille ce truc là ...)
Alors la voilà, ma résolution 2014 :
Quitter l'Educ Nat, c'est juste pas possible, j'ai besoin de mon salaire pour vivre ; pour autant, son montant ne justifie pas que j'avale des couleuvres à longueur de temps (parce que ça arrive régulièrement ; être enseignante, être directrice d'une école, c'est souvent s'en prendre plein la tronche, se retrouver entre les marteaux et les enclumes, alors qu'on a rien demandé).
Alors mon boulot je vais le faire, le faire bien ... mais pas plus que nécessaire.
Les parents, je vais les écouter et essayer de trouver des solutions, mais plus jamais entre deux portes ou au téléphone ; sur rendez-vous, et en présence d'au moins une de mes collègues, avec prise de notes, pour que mes paroles ne soient plus jamais déformées.
Me protéger au maximum.
Parce que j'aimerais de nouveau dormir correctement la nuit.
Et avoir un peu moins de tension le vendredi soir.
La goutte d'eau, elle a fait déborder le vase ...
(et vu comme ça continue, il a pas fini de déborder, le vase ...)
photo moi
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Commentaires
Pauvre maîtresse :-( ... Ca fait des années que j'hésite à passer le concours... mais en raison, entre autres, de ce que tu évoques là,je ne le fais pas... je trouve les enseignants affreusement mal traités... Tu as raison de vouloir te protéger et tiens bien tes résolutions... Courage !
Écrit par : Suzie | 18/01/2014
(Aaah, m'énerve ce truc,mon commentaire a disparu !) Bon, je recommence...
Cela fait des années que j'hésite à passer le concours de prof.,mais je ne le fais pas, entre autres, en raison de ce que tu évoques ici. Je trouve les enseignants affreusement mal traités (par les parents,les enfants et surtout par l'éducation nationale)... Tu as bien raison de vouloir te protéger... Je te souhaite tout plein de courage pour tenir tes bonnes résolutions...
Écrit par : Suzie | 18/01/2014
Ah bah, non, il n'avait pas disparu ! Bon, maintenant ça me fait radoter ! Je crois que je vais retourner me coucher... Désolée...
Écrit par : Suzie | 18/01/2014
C'est toujours un peu long, l'affichage ... !
Allez, je laisse les 3 comms, j'aime bien te lire, même si tu radotes ;-)
Pour le reste, c'est une facette du métier dont on ne parle pas beaucoup. La plus lourde à gérer, celle pour laquelle on est le moins soutenus ... Les parent ont toujours raison face aux enseignants.
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Courage!!!Je n'ai été sereine que la dernière année d'enseignement....et c'était en 1999 !J'étais instit en CM1-CM2,directrice d'école dans un regroupement pédagogique de trois écoles rurales.
Écrit par : Madeleine | 18/01/2014
Ca me laisse encore plein d'années ... ;-)
Merci pour le courage, je prends !
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Pas facile-facile d'être de ce côté là de la barrière aussi...
La communication professeurs-parents n'est jamais facile.
Que dire de plus que : courage !!!
Et aussi, bises et bon week-end !
Écrit par : Val1603 | 18/01/2014
Merci, bon WEnd à vous aussi !! Bises !
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Que dire sur le comportement de cette mère... c'est assez pitoyable d'avoir téléphoner à "ton chef" pour médire sur toi au lieu de prendre un rendez-vous et d'en parler directement avec toi
avoir un échange, trouvez ensemble une solution, essayer de se comprendre mutuellement
c'est ce genre de chose que je ne ferais pas, car en grande parano que je suis, je ne voudrais pas que l'instit' puisse sans s'en rendre compte adopter un comportement différent avec mon enfant.
je trouve ça tellement malheureux que les profs s'en prennent plein la tête pour pas un rond (dans tous les sens du terme) alors qu'ils sont là pour les enfants (aide, éducation, instruction... et tant d'autres choses encore). Et pas que faire de la garderie.
Courage ma Béa, courage. Et oui protège toi de toutes ces personnes tellement bêtes
Écrit par : Madame Statler | 18/01/2014
On venait juste de discuter, rapidement, sur le pas de la porte ...
Les rendez-vous, les réunions sont prévus (pas encore fixés) ... plein de choses se mettent en place pour ce gamin ...
Pas compris ...
Merci pour le courage ;-)
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Je prends un peu la défense de cette maman... J'ai moi-même un enfant dyspraxique (handicap invisible et relativement léger, mais qui impacte quand même sa scolarité)... Avoir un enfant différent, c'est très difficile et vraiment croyez-moi on se heurte à un nombre incalculable de difficultés que l'on ne peut même pas imaginer lorsque l'on n'est pas concerné... Alors, sans doute, cette maman a-t-elle été maladroite... mais peut-être est-elle sur la défensive et sans doute est-elle angoissée pour l'avenir de son enfant... Même si elle n'a pas bien agi, il faut quand même lui garder un peu de compassion et d'empathie.
Écrit par : Suzie | 18/01/2014
Grand mec N°1 est aussi légèrement dyspraxique, et quand il était scolarisé en élémentaire ce n'était pas aussi connu que maintenant ... Et nous avons bien galéré aussi ... Mais surtout beaucoup discuté avec les enseignants pour faire comprendre les choses et trouver des solutions.
La compassion et l'empathie, je veux bien, j'en fait preuve depuis 4 mois, et je continuerai.
Rapporter des propos faux et graves à une personne qu'elle pensait être mon supérieur, ce n'est pas de la maladresse, non ...
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
La directrice de mon école fait comme tu vas faire, elle note, elle donne des rendez-vous et tente de ne pas se laisser déborder par cette vague de parents pour qui nous sommes responsables de la non réussite de leur enfant ! Il y a un aspect "libre-service" de l'école pour certains parents !
Il y a beaucoup de choses positives dans notre métier, malheureusement, les points négatifs (pas forcement nombreux et répétitifs) viennent bien pourrir le reste et c'est vraiment dommage !
Des bises & ondes positives pour toi !
Écrit par : oth67 | 18/01/2014
Merci ! Bises à vous aussi !
Profitez bien du WEnd !
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Quand ça ne va pas avec certains parents, je me concentre à fond sur mes élèves, leurs sourires, leurs mots d'enfants.
Je reste persuadée que c'est pire au fil des ans, qu'il y a 15 ans c'était pas comme ça (dit la vieille maitresse de 40 ans ;))).
Encore cette semaine, une collègue s'est retrouvée mêlée dans une histoire pas possible en partant d'un détail.
Tu as raison pour tes résolutions.
Courage et bon WE !!
Écrit par : sun | 18/01/2014
Merci !
Bon WEnd à toi aussi !
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Oh...Comme je compatis...Se protéger c'est mieux, c'est certain mais on est toujours surpris de la tournure que peuvent prendre certaines "petites phrases". J'ai une solution: donner des formations en écoute active pour tous !
On peut rêver...
Comme je reprends en septembre, j'aurai le plaisir de renouer avec cette dys-communication bien vite...
Écrit par : aup'tit bonheur | 18/01/2014
J'espère que ça ne t'arrivera pas beaucoup ... !
Bon WEnd ;-)
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Oui, tu as raison... dis comme tu l'écris effectivement ce n'est pas de la maladresse... Désolée... Je ne savais pas pour la dyspraxie de ton fils... Même aujourd'hui les profs au collège ne savent pas ce que c'est et ont bien du mal à comprendre (ou pour certains ne veulent pas comprendre...). C'est pour cela que j'ai voulu intervenir pour cette maman. Maintenant, je ne doute pas un instant que tu fasses preuve d'empathie et de compassion. Je disais cela par rapport à certains commentaires que je trouvais durs.
Écrit par : Suzie | 18/01/2014
Qu'est ce que j'ai pu entendre "il est paresseux", "il doit faire des efforts" ...
Sa dyspraxie était (je n'écris pas "est", on ne s'en rend plus compte)très légère.Il lui a fallu plus de temps qu'aux autres, mais il est bachelier et s'éclate à la fac !!
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
Ah pas cool.Allez on prend une bonne respiration et on fait baisser cette méchante tension.
Écrit par : ker mary | 18/01/2014
Elle reste sage, la tension ... :-D (j'aimerai que ça dure !)
Bises ;-)
Écrit par : Béatrice | 18/01/2014
ah, les propos déformés...
ici, c'est un des 2 AVS de la classe dont je suis la PP (professeur principale, pour les non-inités...) qui en est la championne... avec de l'autre côté des parents "spéciaux", ça donne de jolies choses aussi...
un des 4 enfants avec AVS (oui, celle qui modifie les propos), que j'ai depuis septembre, ben, sa mère, je ne l'ai pas encore vue : elle n'est pas venue à la rencontre parents-profs et ne m'a pas demandé de rdvs... ah, l'implication des parents... comme je l'ai lu dans les coms, c'est surtout le coté consumériste, pour certains, qui ressort !
courage à toi pour tes résolutions (je retiens le coup de l'entretien avec "témoin")
Écrit par : etoilune | 18/01/2014
C'est très compliqué tout ça ... A l'école, surtout en maternelle, on a quand même une grande proximité avec les parents, qui n'existe plus au collège ou au lycée ...
Heureusement, tous ne sont pas ainsi ...
Courage à toi aussi !
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Vraiment moche la réaction de cette maman, d'autant que tu t'investis manifestement beaucoup pour tes élèves et ton école ! Mon fils ainé est aussi dyspraxique. Nous avons toujours privilégié le dialogue avec ses enseignants même si en absence de diagnostic, il n'était pas facile d'expliquer les distorsions entre ses capacités physiques et intellectuelles. En Belgique, il n'y a pas d'atsem, juste des stagiaires quelques jours par an, et à ma connaissance, l'équivalent des avs est réservé aux cas lourds, sans handicap mental(sourd, aveugle). Quand un enfant ne suit pas dans l'enseignement classique, il est vite "relégué" dans l'enseignement spécial ou professionnel.
Bon week-end
Écrit par : Aveline | 18/01/2014
Pas d'atsem ... (soupir ...)
Plein de bonnes ondes à ton fils et à vous ;-)
Bon WEnd aussi !
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Je ne sais pas trop quoi te dire à part t'envoyer beaucoup de courage. Accroche toi. Enfin, je ne sais pas si ça te soulagera mais je ne suis pas certaine que les problèmes de paroles déformées ne s'arrête pas a l'école. Je croise parfois ce genre de difficultés au travail également... Alors hors de question de larguer l'éducation nationale qui a besoin de toi ;-) !
Écrit par : Nashii | 18/01/2014
Merci Nashii !!
Des bises !
(et plein de courage pour le boulot aussi ...)
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Il faut être solide pour être instit ! Dans l'école des enfants (petite école de campagne classe unique de la grande section au cm2, 24 élèves) il y a des cas : un hyperactif (renvoyé de toutes les écoles de la région) à peu près géré par une AVS, un enfant de 8 ans qui ne supporte pas l'autorité : la maitresse se fait traiter de pute et de conne... La mère fait partie des parents d'élèves...
Je ne sais pas combien de temps la maîtresse va supporter tout ça... Il y a un problème avec ces élèves : pour la maîtresse, pour les autres enfants perturbés par cette violence... Ce n'est pas facile...
Bon courage ! Tiens le coup, et pense à tous les bons moments passés avec tes petits élèves !
Écrit par : vallisa | 19/01/2014
Wahou ... Plein de pensées et de sympathie pour cette maîtresse ... J'espère qu'elle est bien soutenue ...
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
C'est triste que tout cela te démotive, alors qu'on sent que tu aimes ton travail, que tu t'impliques. je comprends ton sentiment d'injustice.
Je pense que les parents de l'enfant en question doivent être très stressés et en état d'alerte permanent. Une réunion avec eux permettrait certainement d'aplanir tout cela.
Je crois assez en la discussion. Je comprends que tu aies eu un choc, c'est une remise en question violente, mais justement, prouves leur que tu sais gérer tout cela, jusqu'au bout.
Mes trois enfants ont des problématiques spécifiques, et c'est vrai qu'au moindre petit signe j'ai tendance à me dire que ça ne va pas. Je sollicite beaucoup les maîtresses, un dialogue permanent s'est institué. C'est très important pour moi, et je suis très contente d'avoir pu trouver une école où tout cela est possible. Je comprends, en un sens, l'inquiétude des parents de cet enfant, même si ça n'excuse pas du tout leur façon de faire. Simplement, peut-être qu'en voyant que tu réagis en passant oùtre le conflit et en leur montrant que tu as entendu leur stress, peut-être que ça aidrait ?
Ils n'ont certainement pas pris conscience du travail que tu mènes déjà avec cet enfant, des difficultés et limites de ce type d'accueil...
Enfin je suis peut-être trop bisounours, mais je pense que ce n'est pas irrattrapable, et que ce n'est pas toi qui est fondamentalement remise en cause, mais les limites de l'école publique à l'accueil de la différence.
Écrit par : nansou | 19/01/2014
Je le sais bien qu'ils sont stressés ... c'est bien pour ça que depuis septembre j'écoute la maman (je vois moins le papa), je lui fait part de chaque réussite, je réponds à ses (longs) coups de fil même en pleine classe (et du coup mes élèves se retrouvent à attendre et mon Atsem à gérer).
Les réunions sont prévues, il faut juste le temps de mettre les choses en place et de trouver des dates qui conviennent à tout le monde. La prise en charge a changé depuis le 06/01, il faut tout revoir. Et ça ne se fait pas en 15 jours.
Ce n'est pas irrattrapable, non ... mais ça va être plus tendu ... je vais me méfier de chaque mot et de chaque geste ... parce que si, c'est bien moi qui ait été mise en cause ...
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Je suis sure que tu fais tout ce qu'il faut. Ne ne laisse pas abattre !
Écrit par : madamezazaofmars | 19/01/2014
Merci Zaza ! Bises !
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Bonjour à toi, que je lis depuis un bout de temps en "fantôme", sans faire de commentaire... Mais là je réagis, je bondis, je compatis...
Moi aussi, "vieille" instit de 40 ans (qui pense aussi qu'il y a 15 ans ce n'était pas comme ça), ancienne directrice, il y a quelques années j'ai failli démissionner et pas que failli craquer à cause d'une classe dure et de quelques parents infects. Sans considérer que c'est une bonne raison, j'ai continué quand même car en fait je ne sais rien faire d'autre ... et qu'en général j'aime mon métier. Mais c'est vrai que maintenant, même si je bosse toujours autant (dixit mon mari), je m'investis moins, je relativise, je dédramatise ... et parfois je m'en fiche même (oh!). Je me dis que j'ai AUSSI une vie à côté de l'école, que, non, on ne peut pas les sauver tous, qu'on fait ce qu'on peut le mieux que l'on peut, mais que finalement on n'est pas wonderwoman ! Et j'ai toujours dit qu'il fallait 20 parents gentils pour effacer les paroles d'1 parent mesquin . Alors, courage, tiens bon, moi je ne te connais pas mais je crois en toi...
Écrit par : sopair | 19/01/2014
Merci pour ton commentaire ;-)
Oui, je crois que je vais devenir plus détachée, m'investir un peu moins et être un peu moins "gentille" ...
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Le mot "vocation" a toujours été suspect de mon point de vue. Cela veut dire qu'on voulait faire ça enfant??? Le pourcentage de personnes qui font le métier qu'elles rêvaient enfant est minime et cela n'empêche pas de faire bien son travail.
Le métier est de plus en plus difficile car on a obligation de scolariser tous les enfants (et c'est normal) mais les handicaps deviennent très présents en classe et sans qu'on ait forcément d'avs.
Dans ma classe, j'ai la chance d'avoir une avs pour l'un de mes élèves hémiplégique par contre mon autre élève qui est également handicapée n'en a pas car ce n'est pas un handicap moteur(on va demander pour la rentrée prochaine).
Dans l'école nous avons un autre enfant petite section (autisme probable) qui a besoin d'avs mais qui n'en a pas. C'est vraiment la galère pour l'enseignante. Il y a eu une équipe éducative et du coup, il ne vient que les matins. On gère en lui mettant la priorité quand il y a des stagiaires.
Dans l'autre petite section, c'est un enfant sourd qui entre progressivement en classe (pour le moment un jour par semaine). En soi la surdité n'est pas un problème, c'est le comportement qui est difficile.
ALLEZ COURAGE!!!!
Et tiens bon tes sages résolutions
Écrit par : Le Journal de Chrys | 19/01/2014
Pour ma collègue de cycle 3, enseigner en élémentaire est une vocation : elle ne se serait pas vue faire autre chose ... ;-)
Courage à vous aussi !
Écrit par : Béatrice | 19/01/2014
Je crois que je devrais prendre la même résolution.
Je compatis pour l'accueil d'enfants handicapés sans aide. J'ai un élève autiste, dossier MDPH monté mais pas d'AVS possible sans notification (minimum 4 mois) et après seulement si recrutement. J'espère que ma collègue de MS en aura une en septembre.
Je trouve que les parents sont de plus en plus consommateurs de l'école, procéduriers et peu respectueux. Au moindre problème, ils ne cherchent pas à le régler avec l'école mais appelle l'inspection (et en général l'IA qui les envoie bouler et donne le numéro de l'IEN). Appeler l'enseignant référent c'est quand même la première fois que j'entends ça.
Un père d'élève m'est tombé dessus car soi-disant que je parle trop fort et que tout le couloir a entendu que son fils n'avait pas été sage la veille. Et puis il en a marre de rentrer le soir et que sa femme lui dise ce qui s'est passé à l'école (moi j'en ai marre qu'elle me tienne le crachoir tous les soirs, surtout qu'elle arrive toujours la dernière !) , et il pense que j'ai un problème avec son fils. J'ai donc dit à ce monsieur que je n'avais pas crié dans tout le couloir (pour témoins mes collègues), et que si sa femme arrêtait quotidiennement de me demander un débriefing de la journée de Léo, je gagnerai du temps et lui de la tranquillité. J'ai ajouté que je pensais plutôt que depuis le début d'année ils avaient un problème avec moi ( genre la mère s'adresse plus à mon atsem, dit à Léo de lui faire un bisou mais jamais à moi). J'ai donc reprécisé aussi que chaque matin la séparation avec la maman était difficile, que je lui laissais pourtant la possibilité de rester un peu, que je finissais chaque matin par récupérer Léo dans mes bras pour qu'elle puisse enfin partir. Donc si je n'en avais rien à faire du gosse, je le laisserai pleurer seul dans son coin au départ de sa mère.
Ils m'ont aussi reproché d'accrocher dans le couloir les productions de leur fils qui sont en décalage avec les autres et qui donc selon eux ça le font passer pour un débile (propos tenus devant le gamin en plus !). Je n'accrocherai plus rien. Et je n'ai même plus envie de mettre des photos de lui, de peur qu'on me dise qu'il n'est pas à son avantage sur la photo...
Bref ce sera donc maintenant un rendez-vous en fin de période et basta ! Jours et heures à ma convenance car ce monsieur souhaite le soir. Or le soir je récupère mes enfants. Donc matin ou midi. A lui de se démerder pour être disponible !
Bon après je me dis que les parents de mes 25 autres élèves sont plutôt sympathiques. Il n'y a qu'eux qui me font chier. Je serai donc chiante avec eux mais avec les autres je continuerai comme avant.
Écrit par : Leia | 19/01/2014
C'est vraiment pas facile tout ça ...
Je trouve que les enseignants, dans des cas comme ça, manquent beaucoup de soutien ...
Plein de courage à toi et à tes collègues ... Bonne semaine.
Écrit par : Béatrice | 20/01/2014
Je crois que tous les parents d'élèves devraient lire des blogs de maîtresses, ça permet de comprendre "l'autre côté" et ainsi que tout se passe le mieux possible. Bien sûr que l'accueil des enfants handicapés (légers ou plus lourds) est grandement à améliorer et que les coupes budgétaires se font justement dans ces budgets-là. Mais que de progrès depuis 30 ans ! Ma soeur est sourde profonde mais oraliste (maintenant elle est architecte) et quand elle était petite le matin elle allait à l'orthophonie et quelques après-midi à la maternelle. En fait, la maitresse la laissait libre et elle vadrouillait dans les couloirs, puis quand mes parents ont su qu'elle se baladait librement, la maitresse me la confié (j'étais en GS) et je dessinais avec elle...En fait c'était moi qui m'en suis occupé toute l'année (même pour des problèmes importants). Plus tard, le directeur de l'école primaire n'a pas voulu d'elle (ma mère était le médecin scolaire de l'école, elle n'a pas été super ravie). Et on était dans une école toute tranquille, à Paris dans le Quartier latin, avec des maîtresses jeunes et de gauche ;). J'ai l'impression que c'était la préhistoire...;)
Écrit par : sophie | 28/01/2014
Merci beaucoup pour ton témoignage Sophie !
Il y a eu beaucoup de progrès dans la scolarisation des enfants "différents" ... ils sont encore insuffisants, oui ... mais comme tu le dis, on fait avec les moyens qu'on veut bien nous donner ... ;-)
Écrit par : Béatrice | 28/01/2014
Je viens de lire attentivement tes derniers billets et celui-ci me touche particulièrement.
Une phrase mal interprétée et hop tout s'emballe...
Est ce que avez des nouvelles pour Monsieur ?
J'ai vu une émission sur les compagnons du devoir, alors forcément j'ai pensé à toi. Jérôme adhère complètement au principe. Alexandre qui est aussi en 3ème ne semble pas plus savoir que ton fils ce qu'il souhaite l'année prochaine.
Et toi, que tricotes tu ?
Bises
Écrit par : Cathy | 29/01/2014
Oui, tout s'emballe ... et ce n'est pas encore complètement réglé ...
Pas trop de nouvelles pour l'Homme pour le moment ... (juste une réponse négative, mais au moins c'est une réponse ...).
C'est compliqué pour des gamins de 3e de faire des choix, je trouve ... Grand Mec N°2 a choisi les Compagnons en terminale, du coup il était motivé pour le bac.
Mon tricot est un peu en panne ... le jacquard est compliqué, et avec P'tit Mec N°4 qui parle et qui gigote tout le temps ... c'est pas pratique !
Bises aussi !
Écrit par : Béatrice | 29/01/2014